BCKustoms X Daytona 73 : Rencontre avec Yann Le Douche

Publié le 4 avril 2019

Depuis quelques semaines, nous évoquions notre partenariat avec Breizh Coast Kustoms, préparateur de motos et inconditionnel du Flat Track. À l’occasion du salon du 2 roues à Lyon en Mars dernier, nous présentions sur le stand The Royal Racer, une Harley-Davidson au numéro 73 siglée Daytona 73. Une machine qui sera prochainement pilotée par Yann Le Douche durant quelques manches de Flat track. Zoom sur ce passionné…

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Yann, 47 ans le 10 Avril, natif de St Malo et résident Quimpérois.

Reconverti mécanicien en compétition à l’Ecole de la Performance à Nogaro (32) en 2001/02.

Mécanicien Ducati France en Supersport durant cette période, stagiaire GMT94 et KTM France la même année et essai de journaliste validé chez Sport-Bikes, toujours en 2002, avant d’atterrir chez Alstare Suzuki en Championnat du Monde Superbike jusqu’en 2009.

Rentré en Bretagne en 2009 avec un projet moto bobber qui a fait des émules et une invitation à faire la déco de la BMW S1000RR officielle pour les 24 Heures du Mans 2010.

Création d’un logo imprévu et création d’un atelier dans la foulée.

Quelle a été ta première moto ?

Des anecdotes ou souvenirs avec elle ? D’où t’es venu cette passion pour la mécanique et le goût du custom moto ?

Démarré tard avec un 125 TZR en 1996. Permis passé en 1997 pour acheter un bon gros GSXR qui aura pris 60000km en 24 mois avant de faire de la piste pendant un an. Mais après mon entrée en Belgique chez Alstare, plus le temps de rouler.

Les années passent et j’ai de nouveau l’envie de m’y remettre mais en roulant plus comme un dingue. Du coup, après plusieurs rencontres avec Fred Bertrand de Krugger Motorcycles sur place, je commence un premier projet bobber, sans frein avant, sans garde au sol, avec un châssis rigide et une commande de vitesses le long du réservoir pour être bien sûr de ne plus penser à sortir le genou en courbe !!

Si tu devais me citer un modèle de moto par excellence ? Et pourquoi ?

Hmm… Question difficile. Exit le 750TZ version Indianapolis 1975 (le graal…), actuellement, vu l’orientation des productions de l’atelier pour tourner à gauche sans freins, je dirais plus les gros monocylindres de 600-650cc qui font des bases excellentes pour les préparations de machines pour les courses sur ovales. Mais j’aime vraiment les twins, et pas seulement les gros V-twins de Milwaukee.

Les XS, en 500 ou 650, sont de très bonnes machines avec une belle ligne de cadre pour produire de beaux projets, la licorne restant un beau 650 XS, réalisée en 750 comme le veut la tradition depuis Kenny Roberts et ses titres 73/74.

Il n’en reste pas moins qu’une belle XR 750 Harley-Davidson ne serait pas pour me déplaire. J’aurais dit une version 1972 pour coller à nos années de naissance elle et moi, mais un des derniers modèles avec tout le développement reçu en 44 ans serait un must.

Peux-tu nous présenter la moto à l’origine de notre partenariat ?

Quel modèle ? Caractéristiques techniques ? Quelles modifications ? Où sera-t-elle visible prochainement ?…

La rencontre date du Wheels & Waves l’an dernier avec mon Sportster en expo. Ma première machine de course pour les ovales avec tout ce que j’avais rêvé de mettre dessus.

Pour le coup, un chouette résultat et une machine qui continue à faire parler d’elle sur la toile et dans les magazines même 18 mois après sa sortie officielle.

A la base un moteur de Sportster 883 de 1986 avec une boite 4 vitesses ramené en 2009 de Belgique qui a finalement trouvé sa place dans un cadre 1992. Une fourche d’origine modifiée, deux roues avant Harley à rayons, un habillage complet en fibre, un échappement maison double sortie à droite en inox, des pneus pour tourner à gauche, plus de frein avant et une belle peinture.

Elle était en expo sur la Foire Internationale de Rennes sur le stand Daytona 73 mais sera de nouveau visible à Biarritz en Juin pour le prochain Whees & Waves.

Le Flat Track est encore une discipline méconnue en France… Peux-tu nous en faire la présentation ?

Quand et comment as-tu découvert le Flat Track ? Quelles sont les qualités d’un bon pilote ? Qu’est-ce qui te plaît particulièrement sur ce type de course ?

Le Flat Track est une des plus vieille discipline de sport moto. Quand les organisateurs des premiers rallyes au début du siècle dernier ont compris qu’il valait mieux faire tourner en rond pour que tout le monde voit toute la course plutôt que d’aller d’une ville à l’autre, on a créé des ovales. Donc début des années 1900…

Depuis, les américains ont développé le concept pour des machines issues de la route, même si dépourvues de tout frein jusqu’en 1958. Maintenant, le championnat US est devenu un sport incontournable avec des constructeurs impliqués et des champions qui n’ont plus juste l’envergure de ‘Gentlemen riders’.

Personnellement, ayant eu la chance de vivre le Superbike, le MotoGP ou le MXGP de l’intérieur en temps que membre d’une usine, je suis resté impressionné quand j’ai découvert en 2012 à Daytona, ovale 400m en sable, des 450 sorties des concessions qui avaient un grand show à renfort de feux d’artifice, de pin-ups et d’hymnes nationaux. La discipline la moins couteuse en préparation de machine avait son ouverture de Championnat à Daytona sur 3 soirées à grands renforts de testostérone, de bastons et de pilotage millimétré sur une ovale semblable à une piste d’athlétisme en sable. Grosse bande son, grosse affluence, ‘great show’. Une expérience inoubliable.

Je suis mal placé pour dire ce qui font les qualités d’un bon pilote. Mais je dirais néanmoins beaucoup de techniques, qui finalement restent basiques pour tout sport moto (raison pour laquelle Rossi et Marquez en ventent autant les mérites…). Du sang froid, beaucoup de sensibilité sur les réactions de la machine plus que de force physique, raison aussi pour laquelle cette discipline est bien mixte. Et surtout, une envie de se dépasser, pas seulement en temps que ‘pilote’, mais aussi humainement pour cette part d’appréhension similaire à ce qu’on peut éprouver en escalade. Vaincre les appréhensions et y trouver du plaisir.

Pour le reste, et ce qui résume ma réponse à la troisième question, une bande de potes, en mode découverte encore, et pas avare de partager ses leçons au sein d’un groupe qui aime à se retrouver autour d’une discipline conviviale. Pas de gros investissements. Pas le mode ‘élite’ que l’on a dans d’autres sports moto, une découverte en groupe d’un sport qui ne fait qu’amener à redécouvrir les bases de tout sport moto. Bref, même si il me reste du chemin pour tout maitriser, un grand kiff.

Quel est ton programme pour le reste de l’année ? Et quels sont tes futurs projets ?

Je ne me lève jamais sans une nouvelle idée ou un nouveau projet. (C’est à ça que servent les nuits non?…).

Pour cette année, profiter de cette opportunité avec Daytona 73 pour continuer d’apprendre sur tous les événements à ma portée. Exception faite du Deus Swank Rally à Biarritz en Juin avec un Scrambler fait maison qui arborera fièrement le numéro 73, tout va se passer sur des ovales. Après le Salon du 2 Roues de Lyon et sa démo de deux jours, un bref passage par le Dirty Sau6 mi Avril pour soutenir un ami qui participe au Tourist Trophy, on se retrouvera en Juin au Pays Basque pour de nouvelles aventures après la première manche du Championnat de France à Morizès, début Mai.

Biarritz, le Wheels & Waves, the place to be. Entre les expos en Backyard officiel, le stand Daytona 73, le Swank Rally et la course du El Rollo, ça va être un week-end chargé.

On se retrouvera le week-end suivant à Montlhéry pour le Café Racer Festival avec 4 machines en expo et le Scrambler en roulage.

Quelques courses en France après une démo Flat Track pour le Bike & Breizh à Dinan (22) les 14/15 Septembre et on terminera vraisemblablement par un événement en Angleterre (à confirmer) début Octobre mais un truc de taille avec une grosse organisation derrière.

Bref, un beau programme 2019 qui ne pourrait être réalisé seul. Merci à Vincent, Laurent et Daytona 73 pour leur support.

Entre toutes ses courses, l’atelier va voir passer plusieurs projets mais j’ai aussi à coeur de terminer pour Septembre le 500 XS Daytona 73 Special vu à Rennes et Lyon. Il me manque l’électricité et quelques chevaux mais ce sera une très belle machine de course. A suivre…

Parlons cuir…

Plutôt col motard ou blouson aviateur ? Si tu devais choisir un modèle sur l’e-shop, lequel prendrais-tu ?

Sans hésitation, col motard. Et d’autant plus depuis les salon de Lyon où a été présenté la nouvelle collection D73 avec ses cuirs qui peuvent recevoir les protections d’usage pour la moto. J’adhère à 200% et me réjouis qu’une telle ligne de produit sorte d’une enseigne Bretonne. Bravo!

Quand au modèle à choisir, sans aucune hésitation, le modèle Oliver en noir. Entre bon goût et vintage, c’est mon modèle favori.

Comment as-tu rencontré Vincent ou connu notre marque ?

C’est Vincent qui m’a trouvé l’an dernier à Biarritz quand il a vu mon Sportster en expo. Le contact a pris de suite. En fin d’année, on s’est recontacté pour voir comment joindre nos efforts logiquement autour de la moto en général, et le Flat track plus particulièrement, et profiter l’un de l’autre pour unir nos efforts conjointement. C’est de là qu’est né le partenariat Daytona 73 avec BCKustoms.

L’équipe Daytona 73 remercie Yann pour ses réponses et Denis Boussard pour toutes ces photos prises dans le cadre d’un article de Cafe Racer magazine.

Envie d’en savoir plus sur lui ? Découvrez son carnet de route 2023 à l’occasion de son road trip estival en moto en Espagne !