Carnet de route : immersion dans un road trip moto avec BCKustoms

Après notre portrait de Yann Le-Douche, le fondateur de BCKustoms revient sur le devant de la scène à l’occasion de son road trip estival en Espagne.

Découvrez son carnet de voyage, comme si vous y étiez ! Un récit à la fois soigné et brut, qui vous imprègne de l’ambiance et de son état d’esprit à chaque étape de son parcours.

Préparation et programme du voyage

Une chose est sûre, en rentrant du grand ouest américain, tu trouves ta vieille Europe un peu miniature… Mais je me rappelle aussi les Bardenas l’an dernier et ce sentiment de liberté, de quiétude et d’immensité. Alors pour préparer mon trip cette année, j’ai visé grand. Il reste un désert qui a laissé penser au grand public que les westerns étaient un truc américain. Pourtant, Tabernas en Andalousie a vu débarquer Sergio Leone bien des fois pour ses tournages mythiques.

C’est donc ma destination pour cette année avec le passage par les Trail Adventure Days pour une remise en jambes et une clôture en mode ‘chill’ à Biarritz pour le Wheels & Waves, 12ème édition. Pas d’hésitation donc pour préparer le fourgon, en y mettant mon inséparable BMW ‘Dezert Runner’ et la petite dernière qui fera ses premiers tours de roue sur place, faute de temps, pour préparer mes propres projets. Camion chargé, plein fait, en route.

En avant pour le trail Adventure

L’Auvergne m’accueille sous les orages.

Qu’importe, l’équipe du magazine organisateur fait les choses en grand. En plus de proposer toutes les nouveautés en essai, c’est aussi un panachage de parcours, à faire seul ou en groupe, pour chaque niveau et avec encadrement si besoin. Bref, reçus comme des princes, il n’y a plus qu’à salir les pneus. Et là, la météo a tout prévu… Il paraît qu’il faut pendre tout le package pour en profiter. Alors action.

Je suis là pour apprendre et me dépasser. Les matinées ensoleillées permettent d’apprécier le paysage entre deux plongées dans les flaques boueuses et quelques pièges. J’ai survécu ! Ok, j’ai bien dû ‘poser’ la moto deux fois… par mégarde dirons-nous. Un tour du village exposant et un bon dîner auront fini de remplir ce samedi sous l’orage qui s’abat. Le ruissellement de la rivière voisine est devenu un bouillonnement féroce ce dimanche. Le ‘floc-floc’ de mes pas sur la pelouse détrempée du camping ne m’incite pas à retourner défier les éléments dans ces forêts immenses.

Et puis j’ai hâte de rejoindre mon désert.

Arrivé dans le désert des Bardenas

Le soleil se lève ce lundi et j’en termine avec la route vers Tabernas, le souffle coupé en voyant ce paysage unique à perte de vue. J’y suis enfin dans ce petit bout de désert américain au sud de l’Espagne. Les invitations à visiter les différents parcs Western marqués de larges bannières étoilées complètent le décor.

Après m’être installé, je recherche déjà les traces que je vais parcourir, entre montagnes et Méditerranée, orangers et oliviers, canyons et sommets. De la traversée de la Sierra Alhamilla jusqu’à la mer à la remontée des canyons jusqu’à Gergal dans les contreforts de la Sierra Nevada, chaque virage me fait la surprise d’un décor grandiose.

Plus les jours passent et ce désert me semble plus grand, plus haut, plus beau. J’alterne aussi l’usage des motos en fonction du parcours, choisissant tantôt l’agilité à l’autonomie. Les jours passent et ne se ressemblent pas. J’en suis déjà à ranger mes affaires et j’ai l’impression de n’avoir rien vu tant les paysages se perdent à l’horizon.

Je pars la mémoire chargée de souvenirs et déjà, au fond de moi, l’envie de revenir. La porte du fourgon se referme. Le ron-ron du 5 cylindres vient troubler le calme de l’endroit. Je roule vers le nord.

Place au Wheels and Waves

Il me reste une étape de choix sur mon parcours avec Biarritz pour le Wheels & Waves ou je vais retrouver l’équipe de Daytona 73. C’est devenu un pèlerinage, lieu de découvertes et de retrouvailles.

Mes motos salies par la poussière viennent souligner l’ambiance aventure du stand, au milieu de ces blousons sur lesquels ressortent des noms qui rappellent des voyages et la mode des belles années. Invariablement, l’endroit regorge de légendes vivantes, de divers univers et disponibles comme jamais.

C’est l’occasion de voir ‘grinder’ Steve Caballero, le skateur héros de mon adolescence, de prendre l’autographe de Pol Tarrés, nouvelle rock star de la moto, ou d’échanger avec l’inénarrable Dimiti Coste, notre icône moderne. La région se visite, dévoilant une vue sur l’océan depuis les premières Pyrénées au rythme paisible des lacets de l’arrière pays.

Après avoir traversé les landes Vendredi pour rallier le Vintage Rally, je descends de nouveau vers la frontière, l’occasion pour moi d’ajouter des médias pour la prochaine étape ou je vous raconterai ce périple. Le soleil se couche ce dimanche et les motos se reposent déjà dans le fourgon, bercées par le ronflement de la route qui me ramène en Bretagne.

C’est la fin d’une belle aventure qui en appelle d’autres. Hâte.